The Return of VibronicsL’union fait la force…

Vibronics n’en est pas à son coup d’essai, et en vingt années de reggae l’expérience a fini par se  mêler au talent. Mais n’avoir rien à prouver ne signifie pas qu’il est impossible d’innover, et le groupe  s’est offert à travers la collaboration de nombreux artistes d’Outre Manche un rafraîchissement des  plus agréables, et la preuve pour qui en douterait que la scène reggae britannique regorge de talents. 

Ainsi, les six premiers morceaux de l’album sont des featurings, sur lesquels on croise pour notre plus grand plaisir l’envoutante voix de Soom T, sur le morceau « Don’t Follow Babylon », symbole d’une ivresse roots indémodable. On y voit également Macka B, Danman, Madu Messenger, ou encore I-Mitri, et même un invité venant droit de Kingston dans « Searching for Jah », en la personne de Michael Prophet. Six collaborations réussies ou sont entremêlées la puissance de la dub de Vibronics,  et la fraîcheur des voix des chanteurs qui posent sur l’album : le reggae dans toute sa diversité, en somme, pour un résultat haut en couleur qui ne manquera pas de vous faire danser.

… gravé dans l’écorce

La seconde partie de l’album est une suite de six tracks instrumentaux, et c’est là que le génie du groupe opère. Dans la lignée directe des premiers compositeurs dub stepper britanniques (dont les origines remontent aux années 80), l’album explose de sincérité. C’est lorsque les voix se taisent que leur reggae parle, et on l’écoute parler de la profondeur de ses basses, de l’éclat de ses mélodies, des origines de son art. L’album nous emmène dans une forêt lointaine, et nous montre la grandeur du reggae sans même avoir besoin de mots. On se laisse porter par les douces mélodies, transporter par l’écho des basses, loin dans l’espace et le temps. Entourant et caressant l’écorce solide d’un vieux chêne anglais sur lequel est gravé le nom de Vibronics, le vent du roots souffle, siffle dans les feuilles et les oreilles. On ne s’en lassera pas.

Un retour gagnant ?

Malgré la différence notable entre les six titres chantés et les six pistes instrumentales, l’album conserve une cohérence sonore qui conditionne l’ensemble dans une ambiance de noblesse de l’art. Un puissant hommage à une génération musicale fondatrice, mais également porte parole d’une génération nouvelle. The Return of Vibronics amène l’expérience et l’excellence accessible à tous : un retour parfaitement gagnant.

Chronique by Hugo Rivière for PartyTime.fr